samedi 28 mars 2009

L'infraction est individuelle

L’infraction est individuelle

Lors d’une cérémonie coutumière africaine à Bruxelles, j’avais retrouvé il y a peu une vieille connaissance non congolaise qui a fait carrière dans un organisme international puissant. Un homme d’une droiture exceptionnelle ! Dès qu’il m’a reconnu et en souvenir du vieux temps, il m’a pris à l’écart et s’est mis à pleurer. Impressionnant lorsque l’on voit un homme d’une telle stature fondre en larmes. Six enfants, malgré son amour et celui de madame son épouse pour ces enfants et malgré tant de moyens financiers engagés pour leur éducation et leur instruction, au bout de la course un seul enfant termine les études universitaires, les cinq autres ayant mal tourné. Et comme le malheur ne vient jamais seul, au lendemain de la fête en grande pompe du diplôme de ce fils, ce dernier fut arrêté et condamné pour viol. De quoi occasionner le suicide des pauvres parents! Heureusement mes amis ont tenu le coup. Devant moi, le papa a pleuré à chaudes larmes et, pour le consoler, je lui ai raconté mon propre cauchemar. Je lui ai raconté le cauchemar de quelques-uns de nos amis et collègues communs de l’université dont les enfants n’ont pas suivi le modèle des parents. Une dame qui vivait ce drame proposait un jour de créer une association pour parents maltraités par leurs enfants.

Vous êtes peut-être un parent ayant connu des déboires dans l’éducation de nos chers enfants ici en Europe, espace où nous avons immigré. Vous êtes nombreux, je le sais, mères et pères congolais ou d’ailleurs en Afrique à avoir vécu ou à vivre cette souffrance. Des hautes personnalités (Chefs d’Etat, chefs d’entreprises, de grands professeurs d’université, des gens ordinaires et que sais-je encore) ont pleuré comme mon collègue et comme moi. Vous êtes peut-être de ceux et celles qui avaient vécu ce phénomène et vous nous comprenez, mon collègue et moi, cinq sur cinq.

Vous avez pu lire le Belge malgré lui Maurice Gligli qui m’attaque en affichant sur son blog le commentaire d’ailleurs inexact d’un journal belge sur l’arrêt d’un tribunal condamnant MUPOY Baondjo Tedanga qui est effectivement mon fils. Vous accueillerez cela avec mépris. En lingala, langue congolaise, on dit : « Oboti mwana kasi oboti motema mwa ye te » pour dire « Vous avez mis au monde un enfant, mais vous n’avez pas mis au monde son cœur ». Interprétons cela pour dire que les parents ne sont pas toujours maîtres de ce que deviennent leur progéniture. A fortiori lorsqu’il s’agit d’enfants adultes qui, loin de leurs parents, choisissent de basculer sans écouter leurs conseils.

Il y a un principe inaliénable de la démocratie qui dit que l’infraction est individuelle. Devant la loi, ce sont nos enfants qui ont été condamnés et ce n’est pas nous. Le procédé de ce monstre de Maurice Gligli qui, à court d’arguments, essaie de me faire porter le fardeau de la condamnation de mon fils est évidemment malhonnête. Je ne compte plus les attaques de ce bonhomme contre ma vie privée. En réponse, je l’ai attaqué sur son irresponsabilité par rapport à ses enfants mineurs, ceux pour qui sa responsabilité pénale est engagée. L’abandon d'enfants mineurs par un parent est un délit passible d’une condamnation pénale et c’est cela, comme on peut le prouver, dans le cas de Maurice Gligli. Dans mon cas par contre, il s’agit d’un enfant majeur qui a engagé sa responsabilité, qui a été puni par la société et qui a donc payé sa dette. Ce n’est pas moi : mon casier judiciaire n’est pas sali par la condamnation de mon fils adulte. Maurice Gligli, lui, a été condamné au civil à la saisie de ses salaires. Il devrait être condamné au pénal pour l’abandon de ses enfants. Nos deux cas ne sont pas semblables.

Gligli démontre une nouvelle fois qu’il est un petit monsieur. Tout en accueillant cela avec dédain, je transmets le dossier à mon conseil qui engage pour moi des poursuites contre Maurice Mouta Wakilou Gligli.

TEDANGA Ipota Bembela